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GROUPE D’ASSOCIATIONS DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DE LA PAIX

COMMUNIQUE DE PRESSE DU GADHOP FACE A L’EMPIREMENT DE LA SITUATION SECURITAIRE EN

TERRITOIRE DE BENI

Depuis le début de cette année 2016, la population du Territoire de Beni continue d’être victime des actes des tueries en grande échelle orchestrées par des hommes armés qu’il faut se réserver d’appeler ADF. Cette situation dure maintenant plus de 2ans sans aux vus et aux sus des autorités congolaises. Le GADHOP est très inquiet de l’attitude des autorités congolaises face à cette tragédie, tant les tueries contre la population sont toujours signalées bien avant par la population et d’autres lanceurs d’alerte, mais se font dans la plupart des cas, en proximité des camps des FARDC et de la MONUSCO. Cela n’écarte pas le soupçon sur la légèreté des autorités congolaises dans la sécurisation des populations civiles et une sorte de banalisation des massacres des civils en Territoire de Beni.

La nouvelle attaque survenue mardi 03 mai 2016  à Mimibo, près d’Eringeti, village situé au Nord de Beni aurait pu être évitée si les autorités militaires avaient pris au sérieux l’alerte émise vers  16 heures locales par la population. Ces hommes armés ont eu tout le temps de s’infiltrer dans le village afin d’opérer vers 19heures, tuant au moins 17 civils et enlevant environs  20 autres. Parmi les victimes figurent 8 femmes dont 3 enceintes, 5 hommes et 4 enfants et des nombreux blessés. 2 maisons dont une paillote ont aussi été mises en feu par les assaillants. « Des civils qui quittaient leurs champs ont rencontré vers l’est du Village une colonne des hommes armés se dirigeant vers Eringeti. 2 de ces personnes ont été kidnappées par ces hommes armés mais d’autres ont pris fuite. Nous sommes allés alerter les FARDC, mais elles ont seulement envoyé 8 militaires. Ceux-ci sont revenus après et ont dit qu’il n’y avait rien » témoignage d’un habitant d’Eringeti. Les témoignages des rescapés confirment que les assaillants s’exprimaient essentiellement dans une langue non parlée dans le milieu et que parmi eux se trouvaient des mineurs d’âges ainsi que des femmes.

Au regard de cette situation, le GADHOP réitère ces recommandations

Aux autorités congolaises :

  • De faciliter une enquête internationale indépendante pour identifier les vrais auteurs des massacres des populations en Beni Ville et Territoire, les arrêter et les traduire en justice ;
  • D’ouvrir une enquête en charge des responsables sécuritaires affectés dans la zone, pour tirer au claire leur responsabilité dans la protection de la population contre ce carnage ;
  • D’intensifier sincèrement les opérations de traque des auteurs des massacres contre la population civile et offrir davantage de garantie de protection du droit à la vie en Territoire de Beni.